La guerre du cyberespace n’a pas lieu

Le 11/04/2012

[Lu sur Slate.fr]

"Les avions qui tombent du ciel, les trains qui déraillent, les raffineries qui brûlent, les pipelines qui explosent…" L'apocalypse en un mot. Ou la cyberguerre en un autre. Elle a beau faire parler d'elle, personne ne l'a encore vue, la cyberguerre, estime Thomas Rid, enseignant au King's College de Londres au département de War Studies.

A l'appui, il rappelle la définition d'un acte de guerre : usage de la violence, objectif défini, motif politique. Des critères que n'ont pas rempli les derniers épisodes d'une supposée cyberguerre (attaque contre l'Estonie, Stuxnet) ou plus anciens (prétendu sabotage d'un gazoduc soviétique en 1982).

Alignant les antiennes sur la cyberguerre, Thomas Rid les réfute une à une : non, un Pearl Harbor numérique n'est pas pour tout de suite ; non, les cyberattaques ne sont pas à la portée du premier venue ; non, infection collatérale ne signifie pas forcément dommage collatéral ; non, élaborer des normes internationales n'est pas nécessaire à ce stade.