Les data en forme

Le 17 avril 2012

Dans la veille des journalistes de données d'OWNI cette semaine, carbonisez-vous un peu les yeux sur les cartographies puis partagez les doutes de nos confrères de la presse britannique avant d'explorer les fonds sous-marins et les encoignures des web-séries... Les data en forme, c'est le rendez-vous hebdo du data-journalism.

Une cartographie, des données sur les émissions de CO2, un titre plutôt bateau : The Carbon Map n’avait a priori pas grand chose pour attirer notre attention. Mais nous aurions eu tort de passer notre chemin : créée à l’occasion du concours de la Banque mondiale “Apps for climate”, ce projet concilie visualisation limpide et traitement en profondeur du sujet – et ce n’est pas si fréquent.

The Carbon Map utilise la technique de l’anamorphose qui modifie les frontières et donc le poids des pays selon son classement sur un indicateur précis. Indicateurs justement nombreux : la question du changement climatique peut être ici étudiée d’un bout à l’autre de la chaîne, en permettant à l”internaute de consulter non seulement les données relatives à l’extraction, la consommation, les émissions de CO2 mais aussi celles liées à l’historique et aux réserves de fuel ou à la situation globale du pays – facteurs également importants des bouleversements écologiques – : surface, population, richesse, pauvreté, populations en situation de risques écologiques, etc.

L’application permet de visualiser un pays en particulier, qui devient grisé, et dont les données spécifiques s’affichent en bas de la carte.

The Carbon Map est menée par Duncan Clark et Robin Houston, formant à eux deux le projet KILN dont cette cartographie est la première réalisation : “Kiln combine des compétences issues du journalisme, du développement web, de l’analysée de données, de l’immersion dans les sujets et du design graphique afin de présenter le savoir et les idées d’une manière claire, fascinante et interactive.” Une telle profession de foi ne peut qu’inciter à les garder à l’oeil…

Les métadata de Wikipédia

Restons dans la cartographie. Les frontières de celles-ci sont immobiles mais elle se colore joliment en apportant des informations pertinentes sur l’une des plus importantes sources d’information : Wikipédia, qui se targuait en novembre 2009 d’atteindre les 320 millions de visiteurs par mois – selon sa propre page Wikipédia.

Cette réalisation, “Mapping Wikipédia” géolocalise, au moyen de points de couleurs sur fond noir, les articles produits pour Wikipédia selon différents critères : nombre d’auteurs, compte de mots, densité, langue, date de création, nombre d’images, nombres de liens, longueur de la section, éditions anonymes.

Les doutes du Guardian

Sur cette question du choix des couleurs pour les cartographies, le Guardian s’est beaucoup interrogé, comme l’explique Simon Rogers dans un article du 13 avril. Pour la carte de la pauvreté en Grande-Bretagne, ils ont choisi le code des feux tricolores – vert signifiait bon, rouge mauvais – ; avant de réaliser que ce code n’était peut-être pas interprété de la même façon par tout le monde. En est né un débat sur Twitter, que l’article de Simon Rogers nous restitue via un Storify intitulé “Creating a map together”.

C’est une des raisons pour lesquelles Paule d’Atha est amoureuse du Guardian : du journalisme qui ne se pose pas comme un dogme mais comme une expérience permanente, que chacun peut améliorer ; une modestie pareille, forcément, ça nous émeut.

Souhaitons la même démarche au nouvel Open Data blog du site italien Il Sole.

Où vivent les Laurence Parisot ?

On pourrait croire à un papier peint un peu bizarre. En fait, il s’agit d’une application interactive qui déconstruit bien des clichés. Produite par CNN en association avec Oméga, cette réalisation intitulée “Leading Women” (en lien avec le programme du même nom proposé par la chaîne) se base sur des données de l’International Labour Organization et répond à la question “où vivent les femmes chefs d’entreprises ?” par trois tableaux : le nombre de femmes dans la population en âge de travailler “working-age population” ; le nombre de femmes qui sont leur propre patron “female entrepreneurs” ; pourcentage de femmes de la population en âge de travailler qui est son propre patron “% of female entrepreneurs”.

Les résultats présentés sont plutôt surprenants : en France, seul 1,65 % des femmes en âge de travailler sont à la tête de leur entreprise, ce qui place notre pays au 44e rang, loin derrière la Thaïlande (18,64 % des femmes), la Bolivie (14,19 %) ou la Colombie (12,4 %).

Des web séries bien rangées

Avec cette infographie interactive, le collectif Orange fait d’une pierre deux coups : aider à qualifier les multiples web séries qui ont fait leur apparition sur la toile ces dernières années en les positionnant sur un double axe (comédie/drame – fantastique/réaliste) et en leur attribuant un code couleur tranches de vie, critique sociale, thriller) mais aussi permettre de les découvrir en insérant des extraits d’épisodes au clic des bulles.

Plongée dans les profondeurs

Un peu d’humour pour terminer : le site xkcfd a réalisé une infographie dont le but est de montrer la profondeur à laquelle fore la compagnie pétrolière Deepwater Horizons. Pour mieux mesurer les distances, elle met en scène des éléments de comparaison : la profondeur du loch Ness, celle où a échoué le Titanic. On vous laisse chercher où se cachent David Bowie et Freddy Mercury…

En vous souhaitant une bonne data-semaine /-)


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