OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 VENDREDI C’EST GRAPHISM S02E27! http://owni.fr/2011/07/22/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e27/ http://owni.fr/2011/07/22/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e27/#comments Fri, 22 Jul 2011 06:40:25 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=74341

Bonjour à vous les curieuses & curieux qui êtes toujours plus nombreux à venir lire Vendredi c’est Graphism!

Bon, oui il fait moche en ce moment, on est presque en hiver alors je vous propose un peu de soleil avec de belles images des rues de Londres et de leurs collages. On ira également faire un plongeon dans la création graphique et animée de Paul Rogers qui a recréé le générique de Mad Men. Cette semaine a également été l’occasion de renouer avec les Hobo signs ou encore avec la typographie animée. On finira sur du sexe, oui monsieur (madame), et sur un WTF un peu cracra mais graphique ;-)

Bon vendredi et… bon graphism !

Geoffrey

Allez hop hop, on commence la semaine avec le travail de Pablo Delgado qui “terrorise” les rues d’East London avec ses collages miniatures. Prostituées, clochards, animaux de cirque, cardinaux, catholiques, tout ce bas peuple qui se retrouve dans les rues de Londres pour s’encanailler dans diverses situations… Ses collages illustrent non seulement la vie réelle, mais aussi l’absurdité de celle-ci. Delgado nous propose donc une vision décallée et qui force l’attention des passants…

source

Il y a quelques jours également, l’illustrateur Paul Rogers a élégamment, mais officieusement, re-créé le générique d’ouverture de la série “Mad Men”. Dans ce court métrage d’animation, il a donc réalisé une vidéo rythmée, très simple et épurée et avec tous les ingrédients de la série. Comme il l’explique lui-même, il aime la série mais le générique l’ennuie… alors pourquoi ne pas le refaire ? Bref, ça a été pour Paul Rogers, une belle opportunité de se faire une mise à jour sur le design de génériques télévisuels du début des années 1960.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Merci Tania

Cette semaine, cette news incontournable a également fait beaucoup de curieux. Si vous suivez mon blog Graphism.fr vous avez sûrement dû voir mes articles sur les « Hobo signs » modernes comme celui-ci où les Hobo signs ont des thématiques modernes ou encore celui-là. Aujourd’hui, ce sont encore une nouvelle forme de signes Hobo qui vient de naître grâce à l’intelligence de la technologie et du graffiti. Je vous présente donc ça avec un grand plaisir.

hobo2 Les « Hobo signs » de 2011 seront des QR codes. Vagabonds, armez vous de vos téléphones!

Qu’est-ce qu’un Hobo ?

« Un Hobo, mot anglais lié à la réalité historique des États-Unis est un sans domicile fixe se déplaçant de ville en ville le plus souvent en se cachant dans des trains de marchandises, vivant de travaux manuels saisonniers et d’expédients. » [source]

Qu’est-ce que sont les Hobo signs ?

« Quand ils ne se parlent pas de vive voix, les hobos laissent des symboles dessinés à la craie ou au charbon. Ce système de symboles a pour but d’informer ou d’avertir les autres (endroits pour attraper un train pour dormir, présence fréquente de la police, repas chauds, chiens dangereux, etc.). » [source]

Qu’est ce qu’un code QR ?

« Le code QR (en anglais, QR code pour Quick Response) est un code-barres en deux dimensions constitué de modules noirs disposés dans un carré à fond blanc. Il peut être lu par un téléphone mobile et peut afficher des pages internet, des numéros de téléphone, du texte. »

Ainsi, pour réactualiser un peut toute cette histoire, le F.A.T. (Free Art & Technologies) a réalisé une série de codes QR à utiliser sous forme de pochoir afin d’indiquer toutes sortes d’informations pratiques, utiles et quelque part, « codées » aux yeux de tous.

Voilà le résultat :

hobo Les « Hobo signs » de 2011 seront des QR codes. Vagabonds, armez vous de vos téléphones!

Ce qui est notamment intéressant c’est que le F.A.T. met à disposition un outil qui fonctionne avec processing : QR_STENCILER. Cet outil va vous permettre d’utiliser les codes déjà préparés et d’en générer d’autres. Enfin, si vous ne savez pas vous servir de Processing vous pouvez toujours générer vos codes en ligne avec Kaywa par exemple. Une fois transformé ce code sous forme de pochoir, vous n’avez plus qu’à le peindre à l’endroit approprié.

Le F.A.T. propose déjà une liste plutôt longue de « Hobo signs » numériques :

  • 25 minutes d’attente
  • connards
  • mauvais café
  • la mauvaise nourriture
  • mauvaise propriétaire
  • être à l’affût
  • être calme
  • être prêt à vous défendre
  • méfiez-vous des pickpockets
  • voleurs de vélo
  • ennuyeux
  • table à langer
  • boissons à bas prix
  • endroit civilisé
  • contraception disponible
  • flics actifs
  • flics inactifs
  • danger
  • homophobes dangereux
  • quartier dangereux
  • chien
  • nourriture contre travail
  • wifi gratuit (le plus important :-p)
  • sortir rapidement
  • aller tout droit
  • bonne nourriture bon marché
  • bon café
  • bonne nourriture veggan
  • eau potable
  • grande benne à ordures
  • habla espanol
  • dispose de douches
  • Aide en cas de maladie
  • caméras cachées
  • taisez-vous
  • insécurité wifi
  • regarder vers le bas
  • belle salle de bains
  • pas de salles de bains
  • pas d’animaux
  • aucune intimité
  • ouverts tard
  • hors de prix
  • sur-évalué
  • propriétaire a un pistolet
  • pervers
  • urinoir
  • dormir dans la grange
  • fort signal de téléphone
  • camp de clochards
  • tourner à gauche
  • Tournez à droite
  • zone dangereuse
  • utiliser des gants
  • végétaliens méfiez-vous
  • bien gardé
  • travail disponible

À vous de jouer maintenant si vous souhaitez rendre lisible et informative la rue, la ville. À savoir aussi qu’il ne faut pas obligatoirement un smartphone (iPhone ou Android, etc.) pour lire les codes QR, ça fonctionne aussi avec nos vieux Nokia et autres téléphones plus standards.

source & tutoriel du F.A.T.

source

Il y a deux jours, je suis tombé sur cet ovni visuel assez dingue, graphique et très osé ! Il s’agit de la campagne pour le dépistage du Sida organisé par AIDES et orchestrée visuellement par l’agence JWT Paris. Intitulée “SEXY FINGERS”, cette vidéo et cette campagne fait déjà beaucoup de bruit sur internet. Accompagné d’un site internet (assez amusant lui aussi), vous apprendrez donc que pour vous faire dépister du Sida, il suffira juste de faire un test, avec une goutte de sang de votre doigt, et d’attendre 30 minutes. Bref, super facile :-)

[ATTENTION vidéo à caractère sexuel]

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Ce midi un petit point sur une typographie animée comme il en existe encore très peu. Le Calango est une typographie « vivante » qui se présente sous forme de caractères animés avec plusieurs versions de chaque lettre et avec un ensemble de calques nécessaires pour personnaliser la typographie selon votre goût. Réalisé par Maria Jose Heredia Torrero (qui nous vient du Mexique) ce caractère comprend 105 glyphes et est proposé en deux versions. Une version bi-colore et pleine et une version sous forme de contours. Les deux sont disponibles en version animée ou statique.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

calengo Calango, une typographie que vous aller pouvoir animer !

À savoir :

La version animée est disponible en tant que fichier After Effects avec des caractères (chiffres et ponctuation compris) déjà animés. Tous les glyphes sont entièrement personnalisables à partir d’un point central. Vous pourrez donc changer l’épaisseur, les couleurs, la durée de l’animation, la finesse de la ligne, etc. Un sacré travail que je me devais de vous présenter !

source

Le gros WTF de la semaine est placé sous le signe de l’illustration… il s’agit d’un travail qui repertorie l’art de… se gratter le nez ! Ces 5 fabuleuses façons vont vous aider à vous expliquer comment vous gratter le nez sans se faire attraper :-D Ce travail visuel servira donc aux chasseurs de Mickey et va vous permettre d’améliorer votre technique… mais WTF !

source

Un petit mot de la fin pour vous remercier ainsi que toute l’équipe d’Owni et plus particulièrement Nicolas & Guillaume qui me permettent d’écrire cette chronique car c’est vraiment un immense plaisir pour moi ! J’en profite également pour vous inviter à regarder ce sympathique site intitulé “AppCollector” qui propose des applications iPhone créatives et gratuites, ou encore cette superbe vidéo sur des affiches en volume qui ne passent pas inaperçues ! Pour finir, si ça vous intéresse, je vous invite à lire ce que je raconte sur le hacking citoyen & le design sensible (interview par Gayané Adourian de Knowtex).

Bonne fin de semaine et… à très vite !

Geoffrey

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http://owni.fr/2011/07/22/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e27/feed/ 5
Blâme et éloge du colonialisme publicitaire http://owni.fr/2011/03/14/blame-et-eloge-du-colonialisme-publicitaire/ http://owni.fr/2011/03/14/blame-et-eloge-du-colonialisme-publicitaire/#comments Mon, 14 Mar 2011 09:30:58 +0000 Philippe Gargov http://owni.fr/?p=50969 Urban After All S01E08

Ces dernières semaines ont relancé un éternel débat : faut-il en finir avec la pollution visuelle que nous impose la publicité aux abords et dans les centres de nos villes ? Deux exemples témoignent de cette actualité, à quelques jours d’intervalle. Au Ministère de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet annonce fièrement “la fin des couloirs publicitaires dans les entrées de ville” dans un communiqué relatif au projet de “décret portant sur la réglementation nationale de la publicité, des enseignes et des préenseignes”, mis en consultation publique jusqu’à vendredi dernier.

De même, la révolte gronde dans à Paname, qui souhaite réduire de 30% l’affichage publicitaire des rues de la capitale. Des annonces qui n’étonneront personne, et qui ne devraient d’ailleurs pas rencontrer grande résistance auprès des citoyens, qui (il me semble) n’en peuvent plus de cette fameuse “France moche” que dénonçait (non sans troller) Télérama l’an dernier.

La ville, nouveau champ d’action des “Mad Men”

La crise n’est pas seulement d’ordre visuel. Et si c’est le vice-Président de TBWA France qui le dit, à propos des résultats du dernier baromètre “Publicité et Société”, c’est que ça ne doit pas être très faux…

Depuis les années 90, le citoyen a commencé à comprendre et apprendre, les mécanismes des messages destinées à son intention, à savoir que les promesses de tous ordres, sont  enrobées d’un peu trop de symbolique, de rêve, de mots “vains” (selon certains), comme pour expliquer, en l’absence d’idées tangibles, pourquoi le produit en question est intéressant à acheter…
La publicité était regardée comme un spectacle, parce que créative, mais finalement, le citoyen avait parfois du mal à croire ce qu’on lui racontait, puis constatait que le produit ne remplissait pas ses promesses, d’où la construction de la méfiance.

Dit autrement : les Mad Men (comprendre : des publicitaires tels qu’on les a connu / représenté dans la seconde partie du XXe siècle) se cherchent donc un nouveau souffle. Si Michel Hébert mise sur “l’innovation du produit à défendre”, d’autres choisissent de s’attaquer à la forme même du message publicitaire. Autrement dit, à quitter le périmètre de la communication traditionnelle, panneaux y compris, pour conquérir de nouvelles terres encore vierges : la ville elle-même, avec l’essor du street-marketing.

Au temps des colonies publicitaires

Le concept est simple : intégrer les publicités dans l’environnement urbain, le plus souvent de manière ludique et/ou surprenante. Comme l’expliquait le consultant en communication Tarek Chemaly sur un blog de France 24 :

Depuis 2003, ces publicités [hors-médias traditionnels] connaissent un succès croissant. Présentes dans un premier temps dans les grandes villes du continent américain (Rio de Janeiro, New York), elles ont depuis envahi l’Europe et font une entrée fracassante au Moyen-Orient. Dans les grandes agences publicitaires, un département est désormais spécialement consacré aux publicités hors-média et le festival international de publicité Cannes Lions leur réserve même une catégorie.

Ces pubs se distinguent souvent par leur bon “succès” sur la toile et les réseaux sociaux. “Puisqu’elles sont accrochées dans des endroits inhabituels, les gens ont le sentiment de faire une ‘découverte’ et confient donc le ‘secret’ de leur trouvaille à leurs amis. Les pubs hors-médias profitent ainsi de la force du bouche à oreille et d’un marketing viral véhiculé par des milliers d’internautes”, continue l’expert.

Même le vénérable OWNI, que l’on peut difficilement taxer de “fils de pub”, participe au mouvement en vantant les mérites de ces publicités urbaines qui savent “aussi parfois se montrer très inventive, s’appropriant les éléments de la ville pour servir leur message”. Sans surprise, le billet peut se targuer d’un certain nombre de “likes”. Je ne fais pas mieux de mon côté, me laissant souvent charmer par le chant des sirènes du marketing urbain. Et c’est justement en partant de ce constat personnel (moi qui suis d’habitude plus critique à l’égard de l’invasion publicitaire) que j’en suis venu à m’interroger sur la place de ces nouveaux médias urbains.

Comme l’explique Tarek Chemaly, ces créations originales et débridées “réussissent ainsi à duper nos mécanismes de défense”, ces “réactions immunitaires” à l’égard des pubs traditionnelles. C’est là la clé de son succès, mais aussi de son vice. Un commentaire laissé sur Owni témoigne des horizons pervers qu’un tel engouement (surtout s’il n’est pas remis en question) peut laisser craindre. D’autant que la ville n’est aujourd’hui pas armée contre la multiplication probable de ce “hacking urbain” souvent réussi : selon Tarek Chemaly, “comme partout dans le monde, les lois ne sont pas en phase avec les nouveaux médiums. Ce type de publicité échappe donc à tout contrôle et profite d’un vide juridique en la matière, comme ce fût le cas durant des années pour la publicité sur Internet.

Street-marketing : le réenchantement néo-libéral ?

A l’heure où les politiques tentent avec force décrets de limiter les méfaits d’un certain laisser-faire à l’égard de la publicité en ville, il me semble nécessaire (et urgent !) d’ajouter le street-marketing dans le débat (ce qui ne me semble pas encore le cas), et d’appeler un chat un chat : aussi originales soient-elles, ces créations restent des publicités occupant l’espace public. Où s’arrête la légitimité d’acteurs privés à intégrer l’espace public ?

Mais la question peut aussi se poser dans le sens inverse. Ainsi, si l’on est cohérent, la condamnation du street-marketing devrait aussi s’accompagner d’un rejet des affiches musicales qui peuplent nos murs vierges, par exemple. On serait aussi en droit de s’interroger sur la légitimité d’une campagne associative comme celle d’Act-Up sur les selles Vélib’ en 2007, et de bien d’autres types de “détournements” urbains plus traditionnels : affiches électorales et autocollants de regroupements politiques et associatifs, etc.

Une critique trop hâtive du street-marketing reviendrait-elle, sans le vouloir, à plébisciter une certaine aseptisation de la ville ? La question mérite d’être mise en débat.  Dans leur ouvrage de “docu-fiction”No Pub – Le jour où la pub s’était arrêté”, deux spécialistes de la communication rappelaient ainsi (en trollant pas mal au passage) les vertus d’un monde “colonisé” par la pub :

Deux autres semaines [après une grève générale des acteurs du secteur], la France était K.-O. La vie quotidienne avait basculé dans une grisaille inattendue. Et c’était avant tout l’absence de la partie la plus visible de la pub, celle du décor de la rue, qui choquait le plus.

En effet, et les créations originales proposées par le street-marketing à travers le monde, la publicité participe à sa manière au réechantement des espaces urbains. A São Paulo, où le maire a mené une véritable croisade anti-pub en nettoyant la ville de tout affichage en 2007, certains visiteurs trouveraient ainsi que la ville “fait penser à Berlin-Est avant la chute du Mur, ou à une ville fantôme”. On a connu plus réjouissant. Comble du cynisme, les créatifs qui se proposent d’exploiter pour une campagne abribus et passages piétons participent même au détournement subversif de la ville, ouvrant ainsi la voie à d’autres imaginaires alternatifs pour s’approprier la ville et donc à d’autres urbanités non “codifiées”. Ca me fait mal d’écrire ça, croyez-moi. Et pourtant…

C’est en tous cas une vision qu’il me semble légitime de discuter. Je vous invite donc à donner votre avis en commentaire. Faut-il jeter le street-marketing avec l’eau du bain ?

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Chaque lundi, Philippe Gargov (pop-up urbain) et Nicolas Nova (liftlab) vous embarquent dans le monde étrange des “urbanités” façonnant notre quotidien. Retrouvez-nous aussi sur Facebook et Twitter (Nicolas / Philippe) !

Images Flickr Tous droits réservés par olll, avec son accord amical. Série “abandon publicitaire / advertising abandonment

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