OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les zolis dessins de Kim Jong-Il http://owni.fr/2011/08/27/dessins-animes-coree-nord-propagande/ http://owni.fr/2011/08/27/dessins-animes-coree-nord-propagande/#comments Sat, 27 Aug 2011 13:30:34 +0000 Alexandre Marchand http://owni.fr/?p=77140 Traîtres à la tête enflée”, “chiens enragés”, “vile lie humaine”… Dans un récent article, le New York Times se penchait sur le langage peu châtié de KCNA, l’agence officielle de la Corée du Nord, dans ses communiqués au reste du monde.

En réalité, le régime de Pyongyang veille à imposer un lexique belliqueux à l’ensemble de la population. En témoignent les dessins animés officiels à destination des enfants. Petits bijoux de propagande brut de décoffrage, ces films d’animation justifient cinquante ans d’une autarcie organisée entre paranoïa et agressivité, abnégation guerrière et militarisme. Ou, pour reprendre KCNA:

[Les dessins animés] sont faits pour implanter dans l’esprit des enfants un patriotisme brûlant et canaliser la haine envers l’ennemi

L’ennemi tu combattras

Exemple: dans la clairière d’un bois, un ours brun esquisse quelques pas de danse classique coréenne. Au gré d’innocents chœurs enfantins, il pousse la chansonnette devant une bande d’écureuils admiratifs :

Quelle que soit la manière, j’utiliserai ma force

Jusqu’à ce que l’ennemi ne soit plus que poussière dans le vent

Faites-les sauter, faites-les sauter

Bienvenue dans la série “L’écureuil et le hérisson”. Le village des écureuils est sous la menace d’une armée de belettes féroces. Heureusement, le grand ours de la colline veille au grain pour protéger les vulnérables créatures. Mais, usant de la ruse, les ennemis parviennent à soûler l’ursidé et mettent les cabanes à feu et à sang. Seul un écureuil parvient à échapper à la rafle et court rejoindre ses amis hérissons à l’organisation martiale, rompus au combat. La grande guerre de reconquête peut alors commencer…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

En Corée du Nord, les films d’animation servent un même objectif. Comme l’explique à OWNI la chercheuse Dafna Zur, spécialiste des éditions nord-coréennes pour les enfants, la représentation du combat contre un agresseur est essentielle:

La Corée du Nord a toujours fait face à de vrais défis économiques. Le rôle de la propagande est, notamment, de parvenir à mobiliser les Nord-Coréens en attisant une grande aversion de l’ennemi, quel qu’il soit.

Portraiturer l’ennemi sous des traits animaliers est une vieille tradition en Corée du Nord, remarque la chercheuse à l’université Keimyung (Corée du Sud). Dans les années 1950 déjà, Adong Munhak, le grand magazine pour enfants de l’époque, contenait inévitablement une parabole animalière sous forme de bande dessinée. Et les canons du genre n’ont guère évolué en l’espace de quelques décennies. En guise d’innocents Nord-Coréens, les animaux purs et intelligents de la forêt: le lion, l’ours, l’écureuil, le hérisson (véritable mascotte nationale)… À l’ennemi, la figure d’un animal sournois et détesté: la belette, le chacal… (faisant également référence aux surnoms donnés aux Américains).

La violence tu aduleras

Le “canon-crayon” est un grand classique qui tourne sur Internet depuis quelques années. Un garçon nord-coréen est assis à sa table de travail, à plancher sur son devoir de géométrie. Tombant de sommeil, il se laisse emporter dans un rêve.

Catastrophe, les tanks américains arrivent par la mer. Heureusement le héros et ses petits amis ont revêtu l’uniforme militaire et courent défendre les rivages du valeureux pays. Les engins américains (nez crochu, yeux vicieux) avancent, avancent. Le petit écolier et ses crayons-missiles sont le dernier espoir de la nation… “Tire, tire !” lui hurle un espèce de petit tyran. De guerre lasse: les projectiles ratent leur cible. Et l’ennemi qui approche…il sera bientôt là…il arrive…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Depuis la guerre de Corée (1950-1953), note Dafna Zur, l’une des principales caractéristiques des images à destination des enfants (affiches, bande dessinées ou films d’animation) est de jouer sur la synergie de la candeur et de la violence. L’enfant est représenté comme une figure éternellement innocente. Dans le “canon-crayon”, le héros est ainsi représenté sous les traits d’un petit garçon au teint diaphane, les traits purs et doux, sans la moindre ombre sur le visage, les cils recourbés…. Dénué d’humanité, l’enfant atteint le statut de symbole.

Et pourtant cette figure canonique se lance sans hésitation aucune dans la guerre (en l’occurrence bombarder les Américains de crayons-missiles). La violence ainsi esthétisée est présentée comme le simple jeu d’un enfant, un jeu naturel et désirable. Mais les dessins animés ne possèdent toutefois pas la crudité des bandes dessinées, où l’on voit les peaux déchirées, les corps déchiquetés, les armes ensanglantés. Si la violence est moins présente à l’écran, elle n’en est pas moins suggérée à tout bout de champ: uniformes, injonctions martiales, musique militaire récurrente… L’expérience semble même carthartique: en s’affrontant à un ennemi déshumanisé (belette, tank…), l’individu s’accomplit lui-même, il semble passer une étape salvatrice. Influencée par l’esthétique du Japon militarisé des années 1930, alors puissance colonisatrice de la Corée, cette apologie de la mort et de la violence joue sur son pouvoir mobilisateur, comme le remarque Dafna Zur:

La glorification de la violence est partie intégrante de l’identité nord-coréenne. Il y a quelque chose d’excitant dans la violence, dans le défi de l’ennemi. La brutalité est une émotion viscérale, une émotion forte qui unit le peuple

Pour la nation tu te sacrifieras

Pourquoi les écureuils ont-ils été défaits par les belettes ? Car ils n’étaient pas organisés militairement, trop confiants dans la protection du seul ours.

Pourquoi l’écolier n’arrive-t-il pas à repousser l’invasion des tanks américains? Car, n’ayant pas fait son devoir de géométrie, il se trompe dans l’angle du lancement de ses missiles

Dans chaque cas, la nation (ou sa représentation narrative) est mise en danger en raison d’une erreur. Le moindre faux pas d’un individu risque de compromettre la communauté toute entière. La morale est intangible : “sois irréprochable pour pouvoir défendre ton peuple”. Dans “L’écureuil et le hérisson”, tous les animaux s’allient ainsi ensemble pour créer une armée organisée et aller battre les belettes. Dans le “canon-crayon”, l’écolier se réveille en sursaut et retourne à son devoir de géométrie avant d’aller professer de lénifiantes leçons à ses camarades sur l’importance de l’apprentissage.

Parfois, la nation requiert même un véritable sacrifice. Un autre dessin animé, datant de 1993, met ainsi en scène un couple de jeunes épis de maïs assistant, héberlué, au combat héroïque d’un régiment de patates. À peine les nouvelles cultures mises en terre, voilà que des bactéries s’apprêtent à venir les dévorer. Heureusement, l’armée (de pommes de terre) est là pour défendre les futures récoltes. S’engage alors une lutte drolatique entre bactéries et patates, le tout sous le regard effrayé des deux épis de maïs. L’issue est favorable: les pommes de terre sortent victorieuses. À peine couronné de son succès, le régiment se jette dans une machine agricole pour en ressortir sous forme de paquets de chips ou de purée. Pour nourrir la nation, comprenez. Une nouvelle génération de pommes de terre, encore plus nombreuse, voit alors le jour grâce à l’abnégation de ses aînés.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Contrairement aux autres dessins animés, celui-ci ne donne pas (trop) dans la métaphore guerrière. L’accent est plutôt mis sur les sacrifices auxquels chaque individu doit consentir pour que la nation puisse connaître des lendemains ensoleillés où la nourriture foisonnera. Un message bien senti pour un film d’animation sorti au beau milieu des grandes famines des années 1990…

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Vendredi c’est Graphism S02e09 http://owni.fr/2011/03/04/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e09/ http://owni.fr/2011/03/04/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e09/#comments Fri, 04 Mar 2011 07:30:57 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=49554 Bonjour à toutes & tous et bienvenue à bord de l’OWNI graphique du vendredi :-)

Aujourd’hui, notre revue de la semaine fait des aller-retours entre design numérique et graphisme imprimé, il va donc nous falloir sauter de l’un à l’autre avec, comme toujours, les yeux grands ouverts. Je vous propose donc cette semaine un travail mélangeant peinture classique et dessin-animés, une publicité Windows Phone 7 qui a des allures d’Apple, un coup de gueule pour protéger la vie de l’Association, une très belle animation et des interfaces mobiles. Je vous proposerai aussi de jeter un œil sur ma dernière affiche et un petit WTF avec un gros ours de deux mètres.

Un bon vendredi graphique à vous tous ! :-)

Geoffrey

Pour commencer notre revue de la semaine, voici un travail graphique vraiment intéressant car il s’agit de la rencontre entre le dessin animé & la peinture classique. Avec des airs de Roger Rabbit, une pincée de situationnisme et une bonne dimension culturelle, ces images racontent à chaque fois une histoire croisée. Un peu comme si deux mythologies se rencontraient. On redécouvre alors certains tableaux ou certains personnages de dessin-animé sous un nouvel œil.

Par exemple, l’avant-dernière peinture est une œuvre d’Édouard Manet intitulée « Un Bar aux Folies-Bergère ». Elle est inspirée du naturalisme de son ami Émile Zola. Le montage remplace ici le personnage principal (une vraie employée des Folies Bergère) par la célèbre Jessica Rabbit du film « Qui veut la peau de Roger Rabbit ». Le mélange des deux tournent autour de la thématique du double, du reflet, entre le « vrai tableau » qui place derrière la serveuse, un miroir qui la reflète de façon inexacte, et la symbolique de Jessica Rabbit qui déclare dans Roger Rabbit: « je ne suis pas mauvaise, je suis juste dessinée comme ça », on appréciera donc la subtilité du mélange ;-)

source

Cette semaine, nous avons également eu le plaisir de découvrir la dernière publicité non-officielle pour le Windows Phone 7 qui vient de sortir. Elle se veut novatrice, même si elle a parfois des allures de pub Apple et pourtant, on dirait qu’elle s’inscrit dans la « tradition » des publicités un peu psychédéliques de Microsoft, notamment celles avec Steve Ballmer.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Et Steve Ballmer en 1986 :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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On enchaîne avec une actualité assez malheureuse car il s’agit de l’Association qui ne se porte pas très bien. L’Association est une maison d’édition française de bande dessinée, fondée en mai 1990 par Jean-Christophe Menu, Lewis Trondheim, David B., Mattt Konture, Patrice Killoffer, Stanislas et Mokeït et elle édite des très bonnes bandes dessinées.

En quelques mots, l’Association va devoir licencier 3 ou 4 salariés (sur les 7 existants). Les salariés sont ainsi en grève depuis un mois car la direction refuse de présenter les résultats et notamment les bénéfices de l’entreprise pour justifier un tel licenciement…). Bref, en soutien aux salariés, les dessinateurs de l’Association ont mis aux enchères, chaque jour, un dessin pour payer les honoraires des avocats et si possible, les aider financièrement à supporter les 31 jours de grève qu’ils viennent de traverser.

le site pour soutenir l’Associationsource

Toujours du côté des artistes, voici un projet d’animation réalisé par une jeune équipe (Mathorne Bo, T. Sørensen Tue, Larsen Gil Arthur, Rie C. Nymand, Mads Simonsen, Thomas H. Grønlund, Sloth Jacob Esben, Martin Holm-Grévy) et qui n’a de cesse de m’enchanter. L’histoire est assez sombre mais saura trouver une touche graphique particulière, quelque chose de personnel, d’unique, notamment dans l’animation des personnages.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette semaine fût également pour moi celle de la découverte d’un site Internet signé par Mari Sheibley, une designer de New-York qui travaille pour Foursquare. La majorité de son travail tournant autour du mobile, Mari a décidé de concevoir mobile-patterns.com, un site qui recense  les applications iPhone et Android par typologie d’interface. Cette bibliothèque de modèles d’interfaces mobiles vous servira peut-être si vous travaillez sur les interfaces mobiles et si vous recherchez l’inspiration :-)

le site

Avant-hier, j’ai pris un peu de temps pour dessiner cette affiche sur ce qu’on appelle les “Révolutions Arabes” (comme pour les circonscrire?). Je vous la partage donc, en précisant qu’elle est en Creative Commons & qu’elle est également disponible en grand format :-)

source

Pour finir cette semaine sur un WTF un peu trash, voici le travail de Mori Chack (森チャック), un artiste japonais spécialisé dans le domaine du graphisme. On se concentrera donc sur deux vidéos de “Gloomy Bear”, un ours rose de deux mètres de haut, violent et se nourrissant d’enfants. Vous l’aurez compris, ils sont l’antithèse de Hello Kitty et autres symboles kawaii… Attention les yeux ! ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le petit mot de la fin sera pour attirer votre attention sur les images de ces révolutions en ce moment, ces images, A4, en noir et blanc, découpées rapidement sur Paint, ou ces affiches plus grandes, parfois sérigraphiées ou diffusées en masse sur Twitter. Ce sont des choses précieuses et rares que celles-ci, n’hésitez donc pas à vous y attarder, à les collecter et les garder bien au chaud :-)

Bon week-end ! :-)

Geoffrey

Bon vendredi

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Dennō coil: l’invention du monde augmenté http://owni.fr/2010/12/26/denno-coil-l%e2%80%99invention-du-monde-augmente/ http://owni.fr/2010/12/26/denno-coil-l%e2%80%99invention-du-monde-augmente/#comments Sun, 26 Dec 2010 09:26:57 +0000 Philippe Gargov http://owni.fr/?p=39677 Quelles interfaces imaginer pour retranscrire l’hybridation déjà bien réelle des espaces physiques et virtuels ? La question aiguise depuis des décennies l’appétit des auteurs de science-fiction. Parmi les solutions récurrentes, les lunettes de réalité augmentée occupent le haut du podium. Dernier exemple en date, le fabuleux dessin animé japonais Dennō coil (2007), dont je souhaite vous parler depuis plus d’un an (mea culpa pour le retard…).

Dans un futur proche [2026, pour être précis], dans la ville japonaise de Daikoku. Le principe de la réalité augmentée fait désormais partie intégrante du quotidien de cette petite ville qui, à part cet ajout de l’informatique directement dans la vie urbaine, ressemble à n’importe quelle ville du Japon contemporain. Sauf pour les enfants, qui n’hésitent pas à utiliser des équipements à la limite de la légalité pour s’amuser avec la couche informatique de leur ville : animaux virtuels, virus, et surtout les « dennou megane », une paire de lunettes leur permettant d’interagir avec cette autre réalité. (via)

Ne vous fiez pas à son caractère volontairement enfantin : bien qu’a priori destinée à un jeune public, la série propose différents niveaux de lecture ainsi qu’une certaine intensité dramatique, notamment dans sa seconde partie (on sent d’ailleurs l’héritage « ghibli-esque » de ses créateurs). Vous n’avez donc aucune raison de passer à côté :-)

Premier enseignement : à la différence de la science-fiction occidentale – qui considère visiblement que les lunettes de réalité augmentée se doivent d’être grossièrement ridicules -, Dennō coil mise sur leur discrétion, voire leur classicisme. Une véritable bouffée d’air frais, tant l’imaginaire des lunettes de RA est saturé de représentations à la limite du pathétique. C’est d’ailleurs, à mon sens, ce qui contribue à rendre les usages de la série si « naturels » (contrairement aux interfaces gestuelles des deux éternels cités – Minority Report ou le projet Sixth Sense [en] -, qui ne m’ont jamais vraiment conquis).

Soyons honnête : la principale vertu de Dennō coil ne tient pas à sa créativité débordante sur le plan des usages de RA imaginés, puisque l’on retrouve les grands standards du genre : faire un carré avec ses doigts pour prendre une photo/scanner un objet, par exemple. Certes intuitif, mais donc logiquement déjà vu (ça reste quand même du très lourd, hein… N’hésitez pas à vous faire un idée en fin d’article.). Mais c’est davantage dans sa représentation de l’hybridation physique/virtuel que la série se distingue. Ainsi, à chaque espace « physique » correspond un espace virtuel accessible via des « brèches » en réalité augmentée.

Cet espace virtuel ne se contente pas d’être un miroir du monde réel. Il s’agit au contraire d’un véritable espace autonome, ayant une géographie interne spécifique bien que « reliée » spatialement au monde physique. La scène du sauvetage de Densuke (le chien virtuel de l’héroïne), dans le premier épisode, est en ce sens une véritable claque. Afin de retrouver le chien, les deux héroïnes « peignent » ainsi une de ces fameuses brèches sur un panneau  de tôle permettant à une créature en RA de « plonger » dans l’environnement virtuel, à la recherche de son collègue. Une belle métaphore du « tag urbain », au passage…

C’est à travers ce type de scènes que Dennō coil révèle toute sa créativité : non pas dans les usages de la RA mais plutôt le background général de l’hybridation réel/virtuel, aussi riche que novateur, sur lequel s’appuie la série pour développer son scénario. Ce background prend ainsi ses distances vis-à-vis des visions traditionnelles de la réalité augmentée… pour mon plus grand plaisir. L’univers imaginé répond en effet à la « panne d’imaginaire » que j’évoquais dans le billet « La réalité augmentée, un fantasme de vieux cons ? », où j’avais pour la première fois mentionné l’anime. Rebondissant sur les propos de Raimo van der Klein (« La réalité augmentée exige une autre expérience que le simple copié-collé de contenu d’un médium à l’autre. ») :

Il me semble justement que les applications de réalité augmentée se contentent – pour l’heure ? – d’agréger du contenu géolocalisé, sans que l’environnement puisse être impacté par l’usager. Où est l’interaction ? Où est la fonction médiatrice ? Les applications de réalité augmentée telles qu’elles sont actuellement conçues semblent paradoxalement déconnectées de leur environnement.

Puis, reprenant Kevin Slavin :

L’espace urbain n’est pas augmenté par l’ajout d’information mais par les secrets qui s’y cachent.

C’est exactement ce que propose Dennō coil. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que cette vision enchanteresse de la réalité augmentée soit ici portée par un imaginaire enfantin et véritablement ludique ; on est loin des applications de « chasse au trésor » aussi ennuyeuses que redondantes. En paraphrasant Thomas Jamet (dans un article consacré à Foursquare et Facebook Places, déjà mentionné ici), on pourrait ainsi écrire que les usages imaginés dans Dennō coil participent à « inventer des lieux » [ « au sens où l’on « invente » un trésor, où on le découvre, ces explorateurs urbains « dé-couvrent », « dé-mystifient », « dé-masquent » et révèlent des lieux, parfois cachés, aux yeux de tous. », écrit-il. ]

C’est précisément cette ambition qui devrait selon moi guider les développeurs d’applications en réalité augmentée. En ce sens, Dennō coil est un formidable réservoir de créativité. Pourquoi s’en priver ?

Ci-dessous le premier épisode, dans lequel vous pourrez admirer les scènes commentées dans ce billet :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Billet initialement publié sur [pop-up] urbain

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VENDREDI C’EST GRAPHISM ! S01E17 http://owni.fr/2010/12/10/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s01e17/ http://owni.fr/2010/12/10/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s01e17/#comments Fri, 10 Dec 2010 09:00:35 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=38765 Hello,

Un “Vendredi c’est Graphism”, assez enneigé aujourd’hui mais promis, on reste au chaud devant OWNI ;-) Cette semaine, nous avons pu assister au résumé en dessin animé de l’affaire Wikileaks, mais ça a été aussi l’occasion de s’intéresser aux typographies de nos séries télé préférées. Je vous proposerai également de vous pencher sur le dernier spot de Google et de celui de Moleskine, on finira aussi sur une affiche, un dessin “animé” d’une rare beauté, et un drôle de WTF en forme de génie japonais très très très étrange. Bonne lecture ;-)

Allez, pour commencer cette petite revue de la semaine, voici de la news toute fraîche : nous l’attendions, le voici, le dessin animé 3D qui reprend l’histoire de Wikileaks! Vous êtes très certainement au courant de ce qui ce passe en ce moment sur le web et l’histoire de Wikileaks et du CableGate, c’est en effet un grand moment historique qui a son lot d’actualité chaque jour.

Le résumé :

En quelques mots, Julian Assange au travers son site Wikileaks a permis une plus grande transparence du système en révélant de nombreux « secrets « gouvernementaux. Mais ces documents ont irrité les hauts responsables du monde entier. Peu de temps après, le sénateur américain Joseph Lieberman a fait pression sur plusieurs sociétés Internet afin qu’elles retirent Wikileaks de leurs services. Plutôt que de protéger la liberté sur Internet, Amazon et PayPal ont volontiers accédé à la demande des États-Unis. De même, certains représentants du gouvernement américain affirment que Julian Assange devrait être assassiné (Sarah Palin a également dit qu’il devrait être traqué comme un terroriste…). Pendant ce temps, Assange a été arrêté au Royaume-Uni sur les accusations de « viol » qui n’en est pas un. Il a promis de libérer plus de documents très importants s’il devait être arrêté ou tué.

Le dessin animé :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Toujours cette semaine, nous avons pu apprécier un drôle d’essayage de vêtements via Google. Ce « défilé de mode avec Google » est un spot télé de 30 secondes réalisé par Robbin Ingvarsson et Waldemar Wegelin pour la campagne de Google au Japon. L’idée est de mettre en avant les fonctionnalités de recherche de Google avec notamment le tri par couleur des fonctions de recherche d’image.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Allez, on enchaîne notre revue de la semaine avec une actualité vraiment sympathique, il s’agit de la publication, par WebDesignerDepot des typographies de nos séries télé préférées. L’idée est de pouvoir ainsi savoir quelle fonte se cache derrière quelle série et ainsi, pourquoi pas, de réconcilier un peu la typographie et la télévision ? ;-)


Helvetica 35 ThinDidot Roman



Eurostile Extra Bold ou Microgramma

ITC Avant Garde Gothic

Futura Futuris Medium

ITC American Typewriter


ITC Blair Light

Impact

Clicker

Swiss 911 Ultra Compressed


FF Dax

Swiss 721 Heavy



Centurion



Soda Script Bold

source

Allez, après ce petit instant typo, on se détend les yeux avec un travail tout simplement magnifique, et il fallait absolument que je vous le partage. Cette animation 2D, dessinée par Ryan Woodward est à regarder, et à admirer :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Petite actualité personnelle pour le coup, car cette semaine, j’ai eu l’occasion de réaliser cette affiche pour protester contre la fermeture de tous les sites Wikileaks. En effet, les gouvernements partent à la chasse au Wikileaks, pour leur meilleur et pour notre pire. Une affiche “coup de gueule” donc :

source

Toujours cette semaine, Rogier Wieland a publié sur son portefolio une très belle animation mettant en scène le fameux carnet Moleskine. L’idée était de mettre en avant la nouvelle gamme de Moleskine “Extra Small Planners”, le tout, en stop-motion et en restant assez simple tout au long de la vidéo. Un beau travail donc !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Le WTF de cette semaine (de plus en plus attendu ;-)) est vraiment très honteux, il s’agit d’un super héro japonais très porté sur le caca… Pardon, désolé, excusez-moi, voici un WTF que vous n’oublierez pas :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Bon, difficile d’enchaîner après ce WTF, je vous invite donc la semaine prochaine à des rendez-vous un peu plus sympathique comme par exemple La conférence sur le design de la presse en ligne qui à lieu à Paris le 14 Décembre (j’en serai) ou encore la grosse Battle Graphique au Studio SFR, le 16 Décembre (j’y serai également). Et sinon… À vendredi prochain ;-)

Geoffrey

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Entre guerre et paix: la ville mobile dans la culture populaire http://owni.fr/2010/07/09/entre-guerre-et-paix-la-ville-mobile-dans-la-culture-populaire/ http://owni.fr/2010/07/09/entre-guerre-et-paix-la-ville-mobile-dans-la-culture-populaire/#comments Fri, 09 Jul 2010 15:08:53 +0000 Philippe Gargov http://owni.fr/?p=21647 La ville du futur sera-t-elle itinérante ? La question anime l’architecture autant que la science-fiction depuis des dizaines d’années, sans pour autant perdre de son originalité. Le projet Homeway, du collectif d’architecture durable Terreform, en est un excellent témoin, remettant au goût du jour le fantasme d’une ville en mouvement. A la différence de la Walking City d’Archigram ou de la cité sur rail du Monde inverti, présentées sur ce blog il y a quelques jours, Homeway n’est pas une superstructure zoomorphique déplaçant des dizaines de milliers d’habitants, mais un système logistique permettant le mouvement individuel et autonome des bâtiments de la ville eux-mêmes. Comme le décrivent les architectes:

“We propose to put our future American dwellings on wheels. These retrofitted houses will flock towards downtown city cores and back. We intended to reinforce our existing highways between cities with an intelligent renewable infrastructure. Therefore our homes will be enabled to flow continuously from urban core to core.”

Nous ne commenterons pas la vision proposée dans ces lignes – d’autres l’ont déjà fait -, mais plutôt les codes visuels utilisés pour représenter la “mobilité” des bâtiments. Ceux-ci soulèvent en effet bien des interrogations. Deux imaginaires se distinguent ainsi : les “pattes” insectoïdes se rapprochent de la vision métallique d’Archigram, tandis que les chenilles donnent aux pavillons des allures de tanks. On a vu plus réjouissant !

L’itinérance d’une ville est-elle nécessairement menaçante ? Cette observation pourrait n’être qu’anecdotique si elle n’était pas récurrente dans l’imaginaire des villes mobiles. Un bel exemple nous est donné dans la bande dessinée Little Nemo in Slumberland : le réveil des immeubles provoque celui du héros, littéralement chassé de son rêve urbain.

Autre exemple, la hutte de l’effrayante sorcière Baba Yaga est perchée sur des pattes de poulets. Cette figure centrale de la mythologie slave a d’ailleurs inspiré Hayao Miyazaki dans la création de son Château ambulant que l’on croirait tout droit sorti d’un cauchemar steampunk.

La présence de nombreux canons, dont certains font office d’yeux, renforce d’ailleurs l’aspect militaire et guerrier de la structure métallique. La ville mobile est une arme comme les autres, semblent dire le Château ambulant ou la Walking City d’Archigram. On remarquera au passage que la maquette du projet Homeway évoque fortement la structure d’un porte-avion. La présence de ces détails militaires est pourtant difficile à justifier. Ainsi, la vocation première du Château ambulant est justement de fuir les combats (une guerre évoquant 14-18) ; de même, la mobilité de Walking City peut être envisagée comme une réponse aux menaces de la Guerre Froide (et à ses conséquences en termes de diminution des ressources).

De même dans certains jeux vidéo récents. Dans Final Fantasy VI, le château de Figaro est capable de se déplacer en souterrain d’un continent à l’autre pour échapper à l’armée d’occupation. Dans Final Fantasy VIII, la superstructure universitaire qui abrite les héros prend littéralement son envol pour échapper à une salve de missiles, devenant du même le nouveau mode de transport principal du joueur.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

L’architecture épurée du bâtiment détone avec les exemples plus agressifs évoqués plus haut. Cela n’empêchera pas cette forteresse volante d’être impliquée dans une bataille mémorable avec l’une de ses “cousines”. Le caractère hostile de la ville mobile semble alors reprendre ses droits.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette navigation sélective dans les méandres de la culture populaire soulève encore une fois plus d’interrogations qu’elle ne donne de réponses. Comment expliquer l’aspect hostile observé dans une majorité de ces exemples ? J’y vois pour ma part la traduction visuelle du caractère profondément sédentaire et propriétaire de nos modèles urbains. Dès lors, on peut se demander quel seraient les codes visuels d’une ville mobile qui tiendrait compte de la densification des flux qui caractérisent nos villes contemporaines. Comment traduire ce contexte inédit en utopies itinérantes ? Aux architectes, romanciers ou autres de tracer les contours de ces imaginaires futuristes.

Billet initialement publié sur Le laboratoire des villes invisibles, repéré sur le blog de son auteur pop-up urbain.

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Comment (ne pas) sauver les journaux http://owni.fr/2010/03/18/comment-ne-pas-sauver-les-journaux/ http://owni.fr/2010/03/18/comment-ne-pas-sauver-les-journaux/#comments Thu, 18 Mar 2010 17:32:48 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=10364 Quelques idées lancées par le dessinateur Ted Rall et David Essman. On plaisante bien sûr.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Vidéo trouvée via The future of news

Dans la même veine, la soucoupe a déjà publié sur cette vidéo de Jesse Brown

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Zoologic http://owni.fr/2009/10/23/zoologic/ http://owni.fr/2009/10/23/zoologic/#comments Fri, 23 Oct 2009 21:50:05 +0000 Media Hacker http://owni.fr/?p=4902 Cliquer ici pour voir la vidéo.

Un dessin-animé à l’ancienne pour le week-end. Un gardien de zoo aigri maintient un ordre strict en conformant les animaux à ses règles. Celles-ci vont être remises en cause par un petit pingouin …

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The Cat Piano [en] http://owni.fr/2009/09/14/the-cat-piano-en/ http://owni.fr/2009/09/14/the-cat-piano-en/#comments Mon, 14 Sep 2009 18:21:32 +0000 Admin http://owni.fr/?p=3591 Cliquer ici pour voir la vidéo.

Une vidéo nous contant l’histoire d’un chat, poète amoureux au milieu d’une ville peuplée de chats musiciens. Une mystérieuse silouhette noire enlève sa muse, notre héros se doit de la sauver …

L’animation, les lumières et les cadrages sont superbes, et la narration est assurée par l’immense Nick Cave.

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